• ... 14 janvier... Jour du grand départ...

    Sac finit la veille, fin prête à partir.
    Arrivée à l'aéroport 3h avant le vol comme demandé, toutes les formalités se passent bien.
    Une cinquante de textos envoyés dans l'heure précédant le décollage avant d'éteindre le portable pendant presque 3 mois.

    12h35 - on roule sur la piste de décollage et déjà ils annoncent un retard de 30min à l'arrivée à Chicago, mon escale.
    15h35 (heure locale) - Atterrissage à Chicago avec 35min de retard. Le temps de passer les contrôles j'ai loupé mon deuxième vol, mais ils avaient tout prévu et m'avaient déjà enregistrée sur le suivant. Ils sont organisés ces Américains !
    D'ailleurs les contrôles c'était pas le truc rigolo mais où il ne faut pas rire de l'entrée aux États Unis. Je n'ai eu aucune de ces questions, j'étais presque déçue de ne pas pouvoir affirmer ne pas avoir commis de crime contre l'humanité ou ne pas être porteuse d'une maladie contagieuse. J'ai quand même eu droit à une question jugée idiote :
    "- Combien de temps restez-vous aux États Unis ?
    - Presque 3 mois
    - Combien de dollars avez-vous ?
    - $ 500
    - Comment allez-vous tenir 3 mois avec $500 ?"
    On t'a jamais parlé de la carte bleue Visa ??? Il faut savoir qu'il faut déclarer si l'on transporte plus de $10 000 (environ 7 500€), j'avais un peu de marge...

    Bref une fois ce contrôle frontalier passé j'ai pu récupérer mon bagage de soute le porter sur 50 mètres pour le réenregistrer sur le vol suivant. Ils peuvent pas le faire eux-même ? Sur d'autres vols avec correspondance je n'avais pas eu à faire ça mais bon si les Amériques le veulent ainsi... Donc enregistrement sur le vol suivant, changement de terminal et passage aux rayons X avant d'embarquer. Cette fois ça rigole plus. Les rayons X te "déshabillent" littéralement. Ils disposent d'un système qui permet d'effacer à l'écran tout vêtement. Bon évidement tu n'apparais pas tout nu (mais potentiellement je pense que c'est envisageable) mais une silhouette de toi se dessine avec tout ce qui n'appartient pas à ton corps. Moi j'avais pas du tout compris et les billets de $100 caché dans mon soutien gorge et le mouchoir qui trainait dans ma poche m'ont fait "sonner". Donc j'étais bonne pour la fouille au corps.
    - Est ce que ça vous dérange si je touche les seins madame ?
    - Oui, mais je crois que j'ai pas vraiment le choix..."
    Puis la policière qui vient de me fouiller hurle un truc incompréhensible à une autre qui me frotte un truc sur les mains à la recherche de traces d'explosifs. Ah bah oui bien suuuuuuuuur ! Obélix dirait : "Ils sont fous ces Américains".
    Finalement il me laisse filer et embarquer sur mon vol. Ce deuxième vol - Chicago-San Francisco - se passe très bien. Un américain s'assied à côté de moi et tape la discute. J'ai l'impression que c'est l'ambiance du pays parce que les gens derrière moi font de même. Au décollage ils se demandaient leur prénom, ville d'origine et profession. A l’atterrissage, 4h plus tard, ils se donnaient conseils en relations amoureuses.

    21h (heure locale soit 9h de décallage) - Arrivée à San Francisco où m'attend ma famille d'accueil.
    Pfiou cette journée à été longue. Preque 24h éveillée. Heureuse d'être arrivée mais fatiguée
    Bonne nuit


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  • Je pars, ma vie est trop maussade
    Je pars j’ai laissé une feuille incrustée de mots sales
    Je pars laissez-moi donc ma douleur
    Je pars pour un monde fait de lumière et de couleurs
    Je pars, j’ai déjà fait mes valises
    Je pars car nos modes de vies d’ici me scandalisent
    Je pars car le ciel est bas et gris
    Les vieux n’ont plus d’sagesse, ils sont racistes et aigris
    Je pars, je m’envole vers le rire des enfants
    Je pars même s’ils m’en veulent j’ai trop souffert dans mes tourments
    Je pars la vie m’transperce de part en part
    Je pars car faut être fort et j’ai perdu mes remparts
    Je pars, y’aura ni promesses ni nouvelles
    Je pars, fallait du cran, j’ai activé la manivelle
    Par un beau matin je pars je laisse le flambeau
    Je trouverai mon Abyssinie, moi l’Arthur Rimbaud

    J’veux juste un chapeau de paille, une plage et un transat
    Oublier les charters, les aéroports dans lesquels on transite
    J’veux des nuits douces au ciel étoilé, scruter la galaxie
    Ici y’a pas d’laxisme, on bosse jusqu’à la cataplexie
    J’veux manger du riz au curry et des mangues juteuses
    J’veux pas d’leur vache folle qui rit à la fièvre aphteuse
    Et puis ce soleil qui tannerait ma peau luisante sous la pommade
    Ici on m’appelle « Negro », y’a pas d’place pour nos peaux mates
    J’veux qu’mes pommettes, mes zygomatiques s’échauffent toute l’année
    L’ami ! Les choses qu’ils promettent ? Être condamné à glaner
    Sur sample de guitare sèche, j’veux des gens simples et des sourires
    Ici c’est rare qu’on nous supporte, qu’on ouvre les portes et les serrures
    Alors viens, rentre dans mon monde
    Viens retrouver colombe mon cœur mort sous les décombres

    Embrassez-moi, je suis pour l’amour et la paix
    Le 28 août à DC j’ai fait le rêve de l’appel
    La peine ma vrai nature, je vis avec
    Comme l’orphelin du monde, l’enfant seul, le reste avec
    J’vis dans ces rues tristes, le matin hivernal
    J’suis enfermé dans l’enfer et pour moi c’est infernal
    Amenez la joie dans mes ténèbres, apocalypse de mes tourments
    J’ai l’impression d’être au tournant que les personnes autour me mentent
    Venez mourir ! Comme les vagues de la plage
    Venez donc lire, le vague à l’âme de mes pages
    Les palmiers sont courbés comme des vieillards
    Les bords de mer sont devenus de tristes dépotoirs
    L’érosion a mis à nu les mornes à rhum
    L’Abyssin a condamné tous les chemins qui mènent à Rome
    Ma musique s’exprime comme une sodade
    Les notes et les mots se mettent debout comme des soldats !

    Je pars, parti pour la vie
    Je pars, viens avec moi si t’as envie
    Je pars pour la saison des pluies
    Je pars, hier demain et aujourd’hui
    Je pars, parti pour la vie
    Je pars, viens avec moi si t’as envie
    Je pars, pour un rayon d’ombre
    Viens retrouver colombe mon cœur mort sous les décombres.

    "Je Pars" de Gaël Faye, extrait de son album "Pili Pili sur un Croissant au Beurre" disponible le 4 février 2013


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